Le thanatopracteur, un métier qui prend soin des corps et des esprits
Publié le 09 mai 2019
Le thanatopracteur joue un rôle essentiel lors des obsèques. C’est lui qui est chargé de soigner le corps du défunt, en fonction des différentes volontés de la famille et des possibilités d’exposition de la dépouille. La thanatopraxie est essentielle pour conserver le corps durant le temps d’exposition, jusqu’à la mise en bière. Dans certains pays, il est interdit d’exposer le corps dans un cercueil ouvert, dans d’autres, toutes les formes d’exposition sont autorisées. Aux États-Unis, le défunt peut être embaumé et exposé de toutes les façons possibles pendant une période de temps, ce qui demandera un travail plus important de la part du thanatopracteur. Celui-ci est également confronté à différents types de dépouilles, en fonction des causes du décès : mort naturelle, accidentelle, suite à une maladie… Le travail du thanatopracteur aide aussi la famille à garder une dernière belle image de la personne qu’elle vient de perdre.
Le thanatopraxie est-elle obligatoire ?
Le choix de faire appel à un thanatopracteur dépend de la méthode de conservation du corps, jusqu’à l’enterrement. Si la dépouille est réfrigérée, la thanatopraxie n’est pas obligatoire. La loi l’oblige, à partir du moment où le corps sera exposé au domicile jusqu’aux obsèques. Bien évidemment, seul un thanatopracteur diplômé peut effectuer ce type de soins post-mortem.
La thanatopraxie n’est donc pas obligatoire. Elle est d’ailleurs interdite dans certaines religions, comme l’islam, le judaïsme ou l’hindouisme. Selon les différentes croyances, ce sont des soins rituels qui seront préférés. Néanmoins, la loi oblige de pratiquer des soins de conservation dans le cas d’un rapatriement ou du transport de la dépouille qui dépasse 2 heures. Dans ces cas, peu importe les convictions religieuses, la famille devra se plier à la loi.
Certaines maladies graves, au contraire, interdisent la thanatopraxie. C’est le cas d’une mort suite à la rage, au choléra ou à la peste, par exemple.
Quels sont les différents types de soin du thanatopracteur ?
Les soins du thanatopracteur dépendent beaucoup du facteur géographique. Non seulement tous les pays n’ont pas la même législation en terme d’exposition des dépouilles, mais en plus, les conditions météorologiques jouent un rôle important dans le temps de conservation des corps. La thanatopraxie consiste principalement à deux choses : effectuer la toilette mortuaire et soigner la présentation du défunt.
La toilette mortuaire
La toilette mortuaire est l’ensemble des soins apportés au défunt afin de ralentir la dégradation du corps. Cette étape est parfois appelée à tort l’embaument. La toilette mortuaire consiste à injecter différents produits antibactériens ou conservateurs, comme le formol, dans le système artériel. Ces produits retardent la thanatomorphose. Grâce à ces soins, le corps qui habituellement peut tenir 24 heures avant la mise en bière, peut alors tenir jusqu’à 48 heures.
La présentation du défunt
Ces soins ont une fonction purement esthétique. Ils consistent à nettoyer le corps et lui donner une apparence naturelle, reposée. Le thanatopracteur applique du maquillage, habille le défunt et le coiffe. Là encore, cette étape n’est pas obligatoire si le défunt n’est pas exposé. Cela dépend aussi de l’état du corps et de la cause de sa mort.
Si le défunt est passé par les mains d’un médecin légiste, il se peut qu’il ait déjà pratiqué l’ablation de l’un ou l’autre organe. Sinon, c’est au thanatopracteur de se charger de retirer certaines prothèses à pile, comme un pacemaker. Si la famille souhaite garder un moule du visage du défunt ou d’une main par exemple, c’est également le thanatopracteur qui s’en chargera.
Quelles sont les obligations légales du thanatopracteur ?
Bien entendu, vu le caractère invasif, médical, psychologique du travail du thanatopracteur, celui-ci doit être diplômé pour pouvoir pratiquer son métier. Mais ce n’est pas tout, en plus des différents documents administratifs qu’il
doit posséder avant de pratiquer ses soins, il doit aussi demander une autorisation pour chaque défunt.
Le thanatopracteur demandera aux proches différents documents. Il doit avoir à sa disposition une mention du médecin, apposée sur l’acte du décès. Cette mention doit indiquer sa non-opposition légale à pratiquer des soins sur le corps.
S’agissant d’un acte extrêmement intrusif, il faut que le défunt ait donné son accord avant son décès ou que la personne en charge des obsèques donne son accord. Dans tous les cas, la famille doit être tenue au courant des actes
pratiqués sur le corps. Ces différentes dispositions doivent être officiellement mentionnées sur un document signé afin de confirmer l’accord de la famille. Enfin, la mairie doit donner son accord. Le thanatopracteur en fera la
demande auprès de la mairie où il pratiquera les soins.
S’agissant d’un acte très réglementé, la présence d’un officier de police ou de gendarmerie sur place, est obligatoire, lorsque le thanatopracteur réalise les soins.
Combien coutent les services d’un thanatopracteur et où sont-ils pratiqués ?
Souvent, le thanatopracteur travaille avec une société de pompes funèbres et peut même en être salarié. Il a donc l’habitude de travailler dans des salles spécifiques prévues dans les chambres funéraires mais il peut aussi travailler
à domicile. Si le défunt est mort à son domicile et que les lieux répondent à des exigences minimales prévues par la loi, le thanatopracteur peut alors effectuer ses soins à domicile. Faire appel à un thanatopracteur coute environ
de 200 à 300 euros.